La psychose, tout comme la majorité des maladies somatiques et psychiatriques, se manifeste à la suite de l’apparition d’un ‘’stresseur’’ chez une personne déjà susceptible de développer ce type de maladie. Son apparition peut être insidieuse sans aucun facteur précipitant, mais dans la grande majorité des cas, plusieurs ‘’stresseurs’’ peuvent être identifiés: consommation de substance, stress au travail/étude (anxiété de performance), imprévu dans la vie, rupture amoureuse, déménagement/immigration, etc.
Une des principales difficultés lors des premières rencontres avec un patient est qu’il soit ouvert aux hypothèses biomédicales pour expliquer la survenue de leurs symptômes. En effet, un traitement médicamenteux n’est justifié que si cette hypothèse est considérée. Leurs expériences inhabituelles sont réelles et toute opinion pouvant suggérer le contraire – telle qu’une discussion maladroite du professionnel à propos des « symptômes » et/ou de diagnostics – peut être perçue comme une invalidation de leur vécu, de leur crédibilité/honneur et parfois même de leur identité entière.
Identifier, déterminer et décrire les symptômes sont souvent un défi autant pour la personne que pour le clinicien. Il a été démontré que la prise en charge précoce des patients souffrant de troubles psychotiques de même que l’utilisation de la psychoéducation en complémentarité avec la thérapie améliorent leur pronostic. Plus rapides sont la compréhension et l’acceptation de la maladie, meilleure est l’adhésion au traitement de même que l’espoir d’un rétablissement.
L’absence d’un programme de soins rapide et susceptible d’accroître l’adhésion au traitement pour les adolescents et les jeunes adultes aux prises avec un premier épisode psychotique leur causait préjudice puisqu’elle peut mener à une chronicisation de la maladie et réduisait l’espoir de rétablissement. Cette situation menait aussi inévitablement à la complication de la maladie en plus de contribuer au désespoir de l’entourage des patients avant que ceux-ci puissent recevoir les soins requis.
Un nouvel outil psychoéducatif sur la psychose a été développé par une équipe du CISSSO (Pierre-Janet). L’outil a été adapté à la population visée, soit des adolescents/jeunes adultes vivant le fracas d’une maladie grave à un moment important dans leur développement social, émotif et intellectuel. Ces jeunes ont besoin de comprendre ce qui leur arrive et connaître les moyens pour gérer cet événement marquant qui entraîne des conséquences sur leur fonctionnement psychosocial. Ainsi, l’outil transmet aux patients, par l’entremise d’affiches papier lors de séances de thérapie individuelle, des informations sur la maladie, les traitements et le potentiel de rétablissement. Le patient peut utiliser l’outil de façon autonome à domicile et la famille peut en bénéficier. L’outil se veut non stigmatisant et cherche à faire de l’enseignement sur la maladie, en tenant compte des préférences de traitement du patient.
La recherche, qui se réalisait depuis 2016, consistait à évaluer l’impact de ce nouvel outil.